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F. René Perron à propos des origines de Germain Doucet


1. Lettre de Michele Doucette à F. René Perron posant des questions sur les origines de Germain Doucet, Sieur de La Verdure. (traduction par Carol J. Doucet)

               Lors de ma correspondance avec un cousin du Québec, Florian Bernard, il m’a dit que vous êtes bien informé sur les racines européennes des familles acadiennes.  Je corresponds régulièrement avec Paul-Pierre Bourgeois de Grande-Digue, Nouveau-Brunswick, auteur de « A la recherche des Bourgeois d’Acadie (1604 à 1800).  Voilà pourquoi je vous écris.

Je suis descendante directe du commandant Germain Doucet, Sieur de La Verdure.

Une découverte majeure pour la France a été la découverte de la liste de passagers du St. Jehan d’avril 1636, un navire qui est parti de La Rochelle pour Port-Royal.  Est-ce qu’on a découvert la liste de passagers du voyage initial du St. Jehan le 4 juillet, 1632 ?  Suite au traité de Saint-Germain-en-Laye, le Commandant Isaac de Razilly est parti de La Rochelle pour La Hève (arrivé le 8 septembre, 1632) avec 300 hommes d’élite.  I y avait trois navires, dont nous n’en savons que deux noms, l’Espérance-à-Dieu et le St. Jehan.  C’est en prenant part à ce voyage que mon ancêtre, Germain Doucet, Sieur de La Verdure est venu en Acadie. 

Je me suis toujours demandé si l’épouse de Germain, mère de Pierre et de Marguerite, les a accompagnés.  Je sais aussi que c’était un fait connu que Jacques Bourgeois était le beau-frère de Germain Doucet. A cause du mystère, et la possible illégitimité, de la naissance de Jacques Bourgeois (grâce à vos articles intitulés De Germain Doucet à Jacob Bourgeois et Bourgeois et Doucet ; à Bassevelle, Des Suites Surprenantes), il reste maintes questions à répondre.

Vous avez cité les noms des frères et de sœurs de Jacques

1)      Johannes (août 1614)

2)      Charola (novembre 1615)

3)      Nicolas (janvier 1617)

4)      Catherina (septembre 1618)

5)      Barbara  (janvier 1620)

tous enfants de Nicolas Grandjehan et de Marguerite Bourgeois.

Vu les noms des trois filles identifiées, il ne cesse de m’émerveiller que beaucoup de gens cherchant leurs racines généalogiques citent Marie Bourgeois comme l’épouse de Germain Doucet.

En outre, vous avez mentionné qu’il est possible que Isaac Le Gendre puisse être le père de Jacques Bourgeois, nommé aussi Jacob.  Il semble que c’est pourquoi, par la suite, on a donné à Jacques le nom de sa mère.

Mettons de côté ce problème.  Comment peut-on découvrir plus de renseignements sur

 1) la lignée masculine des Grandjehan, de laquelle descend Nicolas

2)  la lignée masculine  des Bourgeois de laquelle descend Marguerite ?

Conjointement avec vos articles, vous constatez que Marguerite Doucet est née vers 1634.  La plupart des renseignements que j’ai lus, y inclus ceux de Stephen A. White de l’Université de Moncton, citent la date de sa naissance vers 1625.  Alors, la date de 1625 signifierait qu’elle est née en France, tandis que la date de 1634 signifierait qu’elle est certainement née en Acadie.   Veuillez me corriger si j’ai tort.

Avez-vous réussi à obtenir un certificat de baptême de Pierre Doucet (né vers 1621) ?   Avez-vous aucune idée où il pourrait être né ?

Encore plus important, avez-vous réussi à obtenir un certificat de baptême de Germain Doucet ?   Généralement, on constate qu’il est né vers 1595.

Basé sur votre découverte de la Commanderie des Hospitaliers de Coutran, et c’est assez intéressant, qui se lie aussi à l’Ordre de Malte, ai-je raison de constater que Germain était du fief (hameau) de La Verdure, à 12 kilomètres au nord de La Ferté-Gaucher dans la municipalité de St.- Cyr-sur-Morin ?

Vu le poste de Germain de soldat, a-t-on découvert des renseignements au sujet de l’Ordre de Malte ?  Est-il possible que Germain ait pu avoir un rôle dans l’Ordre ?  Est-il possible que cela, de quelque manière, puisse avoir un lien avec son implication avec le Commandant Isaac de Razilly, et par conséquent, avec son arrivée en Acadie en 1632 ?

Est-ce qu’on sait où Germain a vécu après son retour en France en 1654 ?  On m’a dit que la dernière date qu’on sache qu’il vivait encore est 1660.  Apparemment, il existe une lettre du 16 octobre, 1660, postée à Villy, France, qui se trouve actuellement dans les archives.   Avez-vous aucun renseignement à ce sujet ?


2. Lettre de Carol J. Doucet à Monsieur F. René Perron.

Monsieur Perron,

Michele Doucette a préparé une série de questions concernant notre ancêtre Germain Doucet. Puisque je suis président de l’association familiale de Les Doucet du Monde, elle m’a demandé de vous faire parvenir sa lettre. Nous avons lu vos articles sur Germain Doucet et sur bien des autres. Quand vous avez un petit brin de temps, regardez notre site web – http://www.doucetfamily.org. Lucien (Lou) Doucet a rendu notre site plus facile à accéder. Dean Doucet s’occupe de la généalogie. Si vous pouvez répondre aux questions de Michele, notre site web pourra devenir encore plus formidable. Ainsi, les résultats de nos recherches deviendront plus complètes.

Ou bien vous pouvez m’envoyer votre réponse, et je l’enverrai à Michele. Je vous remercie d’avance. Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,

Carol Doucet, président Les Doucet du Monde



3. Lettre de F. René Perron, généalogiste français renommé, en réponse à l’enquête de Michele Doucette sur les origines de Germain Doucet, Sieur de La Verdure.

F. René PERRON Sèvres (France) le 6 Mars 2007 Vice-président Fondateur Hello, Cousin ! I am not very fond in English 1anguage: so, I prefer, for many reasons, return to french. You will excuse me ! Tout d'abord, je vous joins photocopies de trois articles sur Germain DOUCET, parus il y a quel¬ques années dans ma brochure de recherches "Suite N° 7". Ce sera déjà un "canevas" qui vous ser¬vira de base. Il y a quelques rectifications à y faire depuis : - La célèbre "Lettre de Villy" mentionnée dans un arrêt du Conseil d'Etat de 1703 n'a pas été expédiée de Sedan, mais d'un autre Villy situé dans le Département de l'Yonne, à 150 Km au sud-est de Paris (Commune de Ligny-le-Châtel). Or, ce_Villy avait appartenu à César de VENDOME, le fils naturel d'HENRI IV, qui,à la mort de Charles d'AULNAY,a essayé de devenir propriétaire (pour moité) avec la veuve du Gouverneur, Jeanne MOTIN. Un de mes articles, en ma "Suite No. 9" est consacré à cette affaire, avec photocopies de documents historiques. (Mes brochures sont disponibles au Centre d'Etudes Acadiennes de l'Université de Moncton N.B., en mon fonds d'archives du Centre). A mon avis, Germain DOUCET, reveneu en France après 1654, a du rencontrer César de VENDOME pour ètre « conseil¬1é » sur son avenir. - Le lien de parenté avec Jacob BOURGEOIS doit se comprendre à travers le second mariage de Germain DOUCET, mariage fort probable (je n’en ai pas la preuve) avec une fille de Guil¬laume TRAHAN, et non avec une GRANDJEHAN. Plusieurs chercheurs, en France, sont aussi de cet avis. A propos de Jacob BOURGEOIS, j'avais pensé que son père naturel pouvait être son parrain, Isaac LE GENDRE. Depuis, d'autres indices me font croire, pour cette paternité naturelle, à un parent par alliance d'Isaac LE GENDRE, un des Maîtres-Chirurgiens de Coutran. Mais je ne peux pas l’affirmer (et pour cause!) et encore moins l’écrire dans mes articles. J'en ai toutefois fait part à mon cousin Paul-Pierre (qui se meurt d'un cancer, hélas), sans garantie bien entendu. Je n'ai en effet que des indices... Le patronyme DOUCET est toujours présent à Bassevelle (dont dépend le hameau de "La Verdure"). I1 figure bien sur une tombe du cimetière, et un élève de l’école porte ce nom. Je vous rappelle que c’est aux "Groseilliers" (une ancienne ferme toujours debout) que résidait Médard CHOUART "des Groseilliers", commensal de Pierre-Esprit RADISSON, à la Baie d'Hudson.

Bassevelle était alors "en censive" de Dame Henriette de LORRAINE, une des soeurs de Charles II de LORRAINE Duc d'Elbeuf, époux en 1619 de Catherine-Henriette de FRANCE, fille d'HENRI IV et de Gabrielle d’ESTRÉES, et... cousine par alliance de César de VENDOME ! "Tout se tient" avec ce personnage. De plus, c’est Charles II de LORRAINE qui fut le parrain de Christine (Chrestienne) de FRANCE, fille d'HENRI IV et future Duchesse de SAVOIE. Et cette grande Dame est venue au moins deux fois à Sallenoves (un hameau de Bassevelle), rencontrer le Grand-Veneur de SALLENOVES qui fut le beau-père de René LE COCQ, celui que Mme de GUERCHEVILLE envoya en 1613 coloniser les Monts-Déserts !!! "Tout se tient" encore... J'ajoute qu'Antoinette de PONS, marquise de Guerche¬ville, était alliée des de LANNOY (Anne-Elisabeth de LANNOY, première épouse de Charles III de LORRAINE Duc d'Elbeuf après son père). "Tout se tient" une fois encore... Mais revenons aux embarquements de 1632 et 1636. Aucun rôle pour celui de 1632 n'a été retrouvé, et les "Hommes d'Elite" qu'il mentionne étaient fort probablement des soldats venus avec le Com¬mandeur de RAZILLY (qui devait connaître la Commanderie de Coutran à La Ferté-Gaucher). Celui de 1636, que j'ai longuement éudié pour maintes raisons, ne mentionne pas Germain DOUCET.

Siège : 8 boulevard Jourdan - 75014 Paris - Tél.: 33 (0)148 56 16 16 - Fax: 33 (0)148 56 19 00- Mél. amities.acadiennes@wanadoo.fr Entrée des bureaux :11 rue d’Arcueil 75014 - Boîte aux lettres : bâtiment A - Métro : Cité universitaire, ligne RER B. Association régie par la loi de 1901. Association de liaison entre les communautés du peuple acadien at leurs amis : Belle-ile-en-Mer, Bretagne, Ile-du-Prince-Edouard, Loulsiane, Normandie, Nouveau- Brunswick, Nouvelle-Angleterre, Nouvelle- Ecosse, Perche, Poitou, Québec, Saint-Pierre-et-Miquelon, Terre-Neuve, Texas

A Bassevelle, le registre paroissial rescapé de toutes les guerres, invasions, dents de souris, etc...,ne débute que bien après 1595. Il ne peut donc nous donner le baptême de Germain DOUCET (en supposant qu'il soit bien né en ce village avant d’y devenir SIEUR de la Verdure). Stephen WHITE, avec qui j'ai eu de nombreux contacts directs lors de mes séjours à Moncton, est resté très prudent sur les épouses du Commandant d'Armes de Port-Royal. Excellent généalogiste, il n'a toutefois guère fait de recherches en France, comme j'ai pu le faire pendant des années.

Bien des choses lui ont échappé sur ce terrain : il en est encore à douter du baptême de 1621 à La Ferté-Gaucher, pour Jacob BOURGEOIS ! Cela est un peu navrant... En ce qui concerne les GRANDJEHAN alliés du pionnier (si 1'on peut dire), mes recherches me font croire qu’ils étaient plus ou moins liés à Nicolas de HARLAY de Sancy, le Recruteur des soldats Suisses des Rois de France, et qu'ils ont participé à ce recrutement. Un des GRANJEHAN que j'ai pu retrouver était justement de Genève. Hasard seulement ? Qui sait d'ailleurs si notre Germain DOUCET n'était pas mêlé lui aussi, à ce recrutement, pour être, par la suite, "Commandant d'Armes" ? Je suis tenté de le croire.

Je ne pouvais pas, à La Farté-Gaucher, retrouver les ancêtres de Nicolas GRANDJEHAN, ni ceux de Marguerite BOURGEOIS. Pour ces derniers, j'ai donné à Paul-Pierre BOURGEOIS beaucoup d'indica-tions sur i'origine des BOURGEOIS, avec le village de Cressy-sur-Somme (Morvan/Charolais) où il y avait un Grenier à Sel dirigé par Guillaume BOURGEOIS, lié à Madame de MONTAFFIé pour cela (épouse de Charles de BOURBON cousin d'HENRI IV, Vice-Roi de la Nouvelle-France en 1612). En effet, cette grande Dame avait des intérêts (financiers) dans les Greniers à Sel du Royaume, où 1'on retrouve... Louis MOTIN (MOTTIN), le beau-père de Charles d'AULNAY ! Bien d'autres per¬sonnages fréquentant la Cour de France étaient impliqués dans ces Greniers à Sel, et j'en ai ci¬tés plusieurs dans mes brochures.

Ces brochures (10 en tout), mettent en évidence les alliances de la famille BOURGEOIS, souvent de "haut-niveau". De plus, Louis BOURGEOIS, ancêtre direct du pionnier, était le Premier Médecin du Roi Frangois 1ER. I1 coiffait à ce titre un d'AILEBOUST, dont un descendant fut Gouverneur de la Nouvelle-France. Encore une coincidence !!

Sur INTERNET circulent malheureusement des notions fausses sur Jacob BOURGEOIS, et c’est souvent que j'ai eu à écrire aux auteurs un peu trop inventifs. I1 en est de même dans le Dictionnaire Biographique du Canada, où un "père" imaginaire de Jacob, du "même prénom" serait venu avec lui à Port-Royal... L'auteur, malheureusement, fut un de mes meilleurs amis à Moncton : le Père Clément CORMIER.

Voilà ce que je peux vous écrire sur Germain DOUCET (dont je ne suis pas descendant). Un dossier sur les DOUCET aurait existé aux Archives de la ville de Paris, mais je n'ai pas pu le retrouver.

Les recherches aux 16è et 17è siècles ne sont pas faciles. J'ai eu une certaine chance en fouil¬lant les Archives Nationales de France, et beaucoup de dépôts d'Archives des villes de France. Mais « à l’impossible, nul n’est tenu...", et je ne peux guère vous en donner plus sur ce personna¬ge important de notre Histoire Acadienne. Je 1e regrette vivement. Avec mes meilleurs sentiments acadiens, l'Acadien Dispersé de Belle-Ile-en-Mer

P.S. Mes brochures de recherches portent la mention suivante REPRODUCTION AUTORISEE, en CITANT L'AUTEUR ET SES SOURCES

Si vous utilisez ces feuillets sur INTERNET, prière de la faire figurer. MERCI. Je ne suis qu'un chercheur, et non un historien : mes recherches sont donc seulement des pistes à exploiter. Ne pas les considérer comme des faits historiques !



4. Les Mystères De La Famille Doucet

I - LES MYSTERES DE LA FAMILLE DOUCET II y a beaucoup de bizarreries dans I'Histoire de I'Acadie : c'est le cas une fois de plus pour la famille DOUCET, où nous côtoyons de multiples mystères difficiles à expliquer. 1- Germain DOUCET, Sieur de LA VERDURE

Nous n'en avons, jusqu'ici, pas trouvé de trace probante dans I'entourage de « notre » Jacob BOURGEOIS, dont il est dit Ie beau-frère dans I'acte de capitulation du Port-Royal de 1654. Cette parenté n'est confirmée nulle part.

Nous avons déduit de nos trouvailles de 1991 à la Ferté-Gaucher que I'épouse de Germain DOUCET devait s'appeler GRANDJEHAN et non BOURGEOIS. Nous pensions (mais notre idée a évolué depuis) que ce nom de GRANDJEHAN ne fut jamais cité au Port-Royal pour ne pas gêner Jacob BOURGEOIS, bâtard demier-né de Marguerite BOURGEOIS, sa mère.

Plusieurs chercheurs ou historiens (dont Léopold LANCTOT) ont écrit que Ie prénom de Madame G. DOUCET était « Marie », en y accolant bien entendu Ie patronyme BOURGEOIS. Nous ignorons leurs références. L'un de ces chercheurs nous parle de « tradition », ce qui est plus que vague. Nous avons bien trouvé, à La Ferté-Gaucher, trois « soeurs » à notre Jacob, prénommées Charola (1615), Catharina (1618) et Barbara (1620). S'iI y a eu une Marie GRANDJEHAN issue du couple Nicolas GRANDJEHAN/Marguerite BOURGEOIS, elle serait née avant 1613, date du début des actes paroissiaux encore existants. C'est évidemment possible (*). 2- Pierre DOUCET dit LA VERDURE

Supposons que Pierre DOUCET soit bien, comme l'ont écrit plusieurs historiens, fils de Germain DOUCET (*'). II y a déjà, pour la date de sa naissance, des complications. Agé de 50 ans au recensement de 1671, il serait né en 1621. Mais au recensement de 1686, il lui est donné 55 ans, ce qui le ferait naître en 1631. Cet écart de dix ans est pour le moins gênant !

Un de nos correspondants, Cajun de Louisiane, situe la naissance à «Sedan, France»: voilà certes une indication toute nouvelle, mais hélas liée elle aussi à « Ia tradition... »! Dommage, car Sedan possède deux caractéristiques essentielles pour I'Histoire acadienne :

. d'une part, la ville est située tout près de ... Carignan. On connaît les liens de Carignan avec la Maison de SAVOIE (où I'on retrouve Chrestienne de France, soeur de LOUIS XIII, et plusieurs familles de Brie champenoise) et avec Ie fameux Régiment foumisseur de colons en Nouvelle-France.

. d'autre part, Sedan était, sous la royauté de LOUIS XIII, une cité indépendante du Royaume et placée sous la juridiction des Ducs de BOUILLON, éternels conspirateurs avec le Comte de SOISSONS, Louis de BOURBON (fils de Charles, vice-roy de la Nouvelle-France en 1612, et de Anne de MONTAFFIER, elle-même issue des SAVOIE), et Gaston d'ORLEANS, frère du Roi et allié de la Maison de Lorraine. Or, les LAMARCK de La Ferté-Gaucher étaient les héritiers des BOUILLON/SEDAN (***). De plus, une lettre fut écrite par La VERDURE à Villy (près de Sedan) en 1660 à Marie de MENOU. (“Villy” is highlighted and “du Duc de VENDOME” written in, ”près de Sedan” is scratched out)

(*) Une autre Marie GRANDJEHAN, épouse LORPHELIN, a vu le jour à La-Ferté-Gaucher, probablement une cousine. Voir Cahiers de la S.H.A., vol. 23 No. 2, page 98. Elle fut d’ailleurs parrainée par un « Jacob GRANDJEHAN » en 1651. (**) LA FONTAINE en une de ses fables, fait dire à un planteur très âgé : « Mes arrières-neuveux me devront cet ouvrage » alors que le sens de la phrase semble bien parler de ses descendants. (***) La Mairie de Sedan, interrogée par nous, déplore la destruction des registres de cette période. Il reste donc peu de chances de voir confirmée cette naissance sedanaise

Cette naissance « sedanaise » ouvrirait des perspectives curieuses. Germain DOUCET a-t-il résidé à Sedan et pourquoi ? Aurait-il eu un lien quelconque avec les BOUILLON, les SOISSONS, les ORLEANS et les SAVOIE ? Serait-il venu, avec nos conspirateurs, trouver refuge en cette ville, à la suite d'une histoire, disons... particulière ? Une émigration en forme de fuite serait alors possible ; mais ne laissons pas trop I'imagination vagabonder !

Revenon à notre Pierre DOUCET. Comme pour son « père » Germain, le nom de sa première épouse est inconnu. Ce premier mariage est daté de 1640 (notamment par B. ARSENAULT), par référence sans doute à la date de naissance de son premier-né, Germain DOUCET II. Celui-ci, époux de Marie LANDRY, est en effet dit âgé de trente ans en 1671. (Contesté par Stephen WHITE : Ce Germain serait un deuxième fils de Germain I, donc un frère de Pierre). Voir Dictionnaire, p. 526.

Sa deuxième épouse est plus connue : il s'agit de Henriette PELLETRET, que I'on retrouve dans la famille de René LANDRY I'aîné, époux de Perrine BOURG. II ne pourrait s'agir, a priori, que d'une fille d'un premier mariage de celle-ci, ce qui été écrit par plusieurs auteurs.

Mais, là encore, une bizarrerie saute aux yeux. Henriette PELLETRET est dite âgée : de 30 ans dans la famille LANDRY/BOURG (naissance circa 1641), de 31 ans dans la famille de son époux Pierre DOUCET (naissance circa 1640).

Cet écart d'un an n'est certes pas significatif. Mais on voit mal Perrine BOURG, âgée de 45 ans en 1671, donc née circa 1626, donner le jour à une fille à I'âge de 14 ans. Possible, mais guère probable ! II doit s'agir plutôt d'une adoption (recueil d'une orpheline par exemple).

Venons-en maintenant au métier de Pierre DOUCET. II est dit « maçon » au recensement de 1671. Apparemment, aucune impossibilité pour le fils d'un militaire. Mais ce métier de maçon est aussi celui donné à I'apothicaire-épicier, Louis HEBERT, lors de son contrat de départ en Acadie ; il est également celui de Claude de TURGIS-LA TOUR. (Voir article de Michel TURQUOIS, N° 41 de la revue des AMITIES ACADIENNES).

Qu'un homme de la (petite) noblesse comme TURGIS fasse du mortier, c'est déjà étonnant ; qu'un apothicaire en fasse autant, cela commence à dépasser I'entendement. Cette « maçonnerie » bizarre aurait-elle camouflé une toute autre cause de départ vers I'Acadie ? Pierre DOUCET était-il vraiment un manipulateur de truelle ?

3 - Marguerite-Louise DOUCET

Le deuxième enfant supposé de Germain DOUCET I, future épouse de I'armurier Abraham DUGAST, ajoute un autre probtème à tout cet imbroglio. Au recensement de 1671, on lui donne 46 ans, ce qui la fait naiître circa 1625. A celui de 1686, on la retrouve âgée de 50 ans : naissance en 1636 seulement. Ces onze ans de différence sont un peu gênants, même si I'on sait qu'à I'époque les approximations n'étaient pas rares (dans le sens opposé néanmoins).

S'agit-il bien de la même personne ? Une première Marguerite serait-elle décedée entre 1625 et 1636 ? De plus, née en 1625, elle pourrait, comme son frère Pierre, être fille d'un premier mariage de Germain DOUCET ; en 1636, avec quinze ans d'écart sur son frère, rien ne prouve qu'elle avait la même mère.

De mème, est-elle bien née en France ? Si la date de 1625 est bonne, cela paraît probable, mais celle de 1636 placerait plutôt la naissance en Acadie.

Quant à son époux, Abraham DUGAST (DUGAS), notre correspondant cajun précise, en lui donnant le titre de « Lieutenant-Général » au Port-Royal, qu'il serait né à Toulouse (Haute-Garonne). Ce n'est pas la première fois que nous lisons cette origine toulousaine des DUGAST acadiens. Nous sommes, loin de la Brie de G. MASSIGNON (page 69 de son ouvrage).

Un vieil article extrait des “Recherches Historiques”, dont nous avons copie, ajoute que les ancêtres DUGAST « étaient originaires de Lyon » et appelés d’abord « CRIGNET ». Là encore, aucune référence n’est donnée . C’est ce qu’a repris à son compte un M. TALBOT, Cajun de Métairie, qui donne même des précisions sur ses père et mère : un autre Abraham et Marguerite CARSONNE. Si cette piste est la bonne, elle rejoint notre étude de « Suite No 5 », pages 116 à 119, avec toutefois le patronyme « COIGNET » et non CRIGNET.

Tout cela est encore hypothétique, et nous n’avançons guère de ce côté. (*)

La famille DOUCET d’empremier nous donne du fil à retordre : toutes ces complications ne sont pas faites pour nous éclairer, bien au contraire. Et que dire de ce « LA VERDURE’, surnom porté par plusieurs colons, tant en Acadie qu’aux Antilles ? Une seule certitude : Germain DOUCET est le seul à porter le titre de « Sieur de LA VERDURE ». Cette précision est importante !

(*) Ce Cajun de Métairie semble bien informé, notamment sur le couple Antoine HÉBERT/Genevieve LEFRANC et sur les origines époustouflantes de François SAVOIE. Ce dernier, laboureur au recensement de 1671, descendait de la Maison de SAVOIE, et donc de FRANÇOIS 1er , etc …, également de Charles de BOURBON /Anne de MONTAFFIER, des ORLEANS/LONGUEVILLE, etc… Mais notre correspondant écrit « parents controversial » avec une prudence de bon aloi.



5. De La Verdure Aux Ant-Isles et Vice-Versa

2 - DE LA VERDURE AUX ANT-ISLES et VICE-VERSA Dans un ancien article (avril 1993) destiné à la Société Historique Acadienne «NOUVELLES GLANES GENEALOGIQUES ET HISTORIQUES EN BRIE CHAMPENOISE», nous laissions entendre la préparation d’une nouvelle étude, axée sur le Commandeur de Malte LONVILLIERS de POINCY, et son rôle aux Ant-Isles de la Mer des Caraïbes. Depuis longtemps, en effet, nous constations certains rapprochements entre les Compagnies destinées à coloniser la Nouvelle-France et les Isles «sous le vent». Dans les deux cas, la présence de Chevaliers de I'Ordre de Malte est un indice intéressant. De plus, l'omniprésence de RICHELIEU dans tout ce qui touche aux premières Colonies - et qui nous fut confirmée à La Ferté-Gaucher et à Bassevelle - ne pouvait que provoquer notre curiosité.

Le bel article rédigé sur ce sujet par notre cousin Robert PICHETTE, et reproduit dans la Revue des AMITIES ACADIENNES N° 63 (pages 12 à16), contribuait à nous pousser dans cette voie assez peu connue. De retour de La Verdure, nous sommes allé fouiller quelque peu I'histoire des Ant-Isles françaises, aidé par un ouvrage de 1667/1671, réédité sous I'égide de la Société d'Histoire de la Martinique en 1958. II s'agit de «Histoire Générale des Antilles» de Jean-Baptiste DU TERTRE, un auteur qui appartint aux Frères Prêcheurs, et qui - curieusement - peut se relier aux families de SILLANS, ROHAN, CHATILLON, DU PUY, et ... SANGLIER/LE GODELIER (mariage de Marie DU TERTRE avec Antoine de SILLANS, Baron de Creully - Calvados). Pour faire bonne mesure, l'ouvrage est dédié à Monseigneur Achille de HARLAY, Procureur Général (Baron de SANCY), un habitué certainement de La Ferté-Gaucher, où la famille de HARLAY a fait longtemps bonne figure. Sous de tels auspices, nous nous sommes embarqué vers la Mer des Caraïbes - au figuré - et n'avons pas été deçu. I - RICHELIEU - SON OMNIPRESENCE Nous n'apprendrons pas au lecteur le rôle éminent du Cardinal dans les domaines : administratif, religieux, militaire, maritime, arts et lettres, finances, etc ... Rien de ce qui touchait à la vie du Royaume de France ne pouvait lui échapper. II en fut de même pour l'oeuvre de colonisation ébauchée sous HENRI IV au Canada, dès que le Cardinal entra au Conseil du Roy et qu'il en prit rapidement la direction. On lui dolt la fondation des deux Compagnies : Cent-Associés, prenant la suite de la Compagnie du Morbihan (malgré l'opposition du Parlement de Bretagne) et axée sur la Nouvelle-France, Compagnie des Isles d'Amérique, destinée à la conquête et l'exploitation de plusieurs îles des Caraïbes, en concurrence avec les Espagnols, les Anglais et les Hollandais. «L'Homme Rouges» pour reprendre le titre de l'ouvrage monumental de Roland MOUSNIER, voulut dès la création de ces Compagnies, y être partie prenante. II eut soin d'y placer nombre de gens à sa dévotion, selon sa tactique habituelle, avec des marchands de Rouen, Dieppe, le Havre, très intéressés par la manne à recueillir du Canada (fourrures, pêcheries, bois) et des Antilles (sucre et surtout petun . Le petun des Isles était fort apprécié. C'est d'ailleurs en balles de petun que se faisaient les règlements du commerce, soldes des militaires, et appointements des officiers et administrateurs.

2 - LA COMPAGNIE DES ISLES d'AMERIQUE Les Directeurs de cette Compagnie sont parfois les mêmes que ceux des Cent-Associés. Avec RICHELIEU, on y trouve : d'EFFIAT, MARION, de FLECELLES, MORAND, de GUENEGAUD, BARDIN-ROYER, I'AVOCAT, FERRIER, CAVELET, MARTIN et CORNUEL. Lors de ce qu'on appela le «rétablissement» de la Compagnie en 1635, toujours avec RICHELIEU, vont apparaître ; Jacques BERRUYER, Sieur de Manselmont, MARTIN de MAUVOY, de GUENEGAUD et BARDIN, FOUQUET, d'ALIGRE, etc..

Quant aux Officiers et Administrateurs, on y trouvera, sous I'égide de Pierre BELAIN d'ENAMBUC et Urbain ROISSEY (Capitaines de la Marine du Ponant), des LIESNARD, LA CHESNAYE, PHILBERT, de LA GRANGE, de L'OLIVE, DU PONT, DU PARQUET, LEFEBURE, HOUEL, de LA VALLEE, et aussi les LAUNAY-RAZILLY, du HALDE, de THOISY-PATROCLE (fils d'un Ecuyer de la Reine), LE ROY du Mé, etc...

Les conflits entre tous ces participants ne manqueront pas !

Le Sieur du HALDE, futur Gouverneur de Saint-Christophe, s'est déjà signalé comme Maïtre du «Saint-Pierre» en partance à deux reprises pour la pêche au Cap-Breton (1640 et 1641), Dans une étude de Marcel DELAFOSSE. II n’est pas le seul Capitaine de la Nouvelle-France à fréquenter aussi les Antilles, où les Capitaines BONTEMPS et L'ABBé sont signalés à plusieurs reprises. II est étonnant de voir ce dernier, excommunié par le Père BIARD du temps des Monts-Déserts et de René LE COCQ, se retrouver aux Antilles ! C'était néanmoins un encouragement à continuer.

La vie sur ces îles était un perpétual cauchemar. Les rivalités entre Administrateurs, les conflits avec les Espagnols, Anglais ou Hollandais, les attaques des Sauvages Caraïbes - sans oublier le climat, avec ses ouragans imprévisibles - furent le lot courant des colons sur ces terres mal approvisionnées, et dont la Cour de France, it faut bien le dire, se moquait encore plus que de I'Acadie, ce qui nest pas peu dire, après la disparition du Cardinal et de LOUIS XIII.

Quant à la conversion des Sauvages locaux à la Foi catholique, it n'y fallait guère songer. Les Missionnaires firent ce qu'ils purent, mais ils n'avaient pas affaire là aux Micmacs et Abénaquis, mais à de féroces guerriers, toujours prêts à en découdre, et par tous les moyens . En bref, les représentants de I'autorité royale, déjà en butte aux frictions avec les Directeurs de la Compagnie, jouaient une partie extrêmement difficile. On voit une pluie de lettres de cachet et de nouvelles lettres-patentes s'abattre sur les îles au cours de leur histoire. Un des rares à se maintenir contre vents et marées fut le Chevalier LONVILLIERS de POINCY, Commandeur de Malte. Ouvrons tout d'abord une parenthèse sur les Notaires chargés des actes de la Compagnie.

3 - LES NOTAIRES DE BEAUFORT et DE BEAUVAIS Nous avons déjà été frappé par la présence répétée, dans les actes importants de la Nouvelle-¬France, des deux notaires Pierre de BEAUFORT et Michel de BEAUVAIS. (Voir article dans la revue N° 64 des AMITIES ACADIENNES). Le fait est jusqu'ici passé inaperçu ou presque.

Ces deux notaires étaient les rédacteurs non seulement du contrat de mariage de Charles de LA TOUR et de sa ratification par Hélène LERMINIER (1639/1640), mais aussi du contrat BIENCOURT/PLUVINEL, comme de I'inventaire des biens de Marguerite d'ARDRES en 1636.

Nous évoquions l'hypothèse d'un lien particulier avec RICHELIEU, qui acheta Beaufort-en-Vallée au Duc de ROANNEZ, avec ses greffes et son notariat, et bien entendu avec la famille GRANDJEHAN/BOURGEOIS de La Ferté-Gaucher, où I'on retrouve des de BEAUFORT à maintes reprises, de 1613 à 1630. Une des résidences de RICHELIEU était, comme celle des notaires, la rue Saint-Honoré, et le tout donna bien I'apparence d'avoir été rédigé en sa présence, tout au moins sous son contrôle.

En ce qui concerne les Antilles, de BEAUFORT et de BEAUVAIS sont les rédacteurs de I'acte de constitution de 1626. Plus tard, on reverra de BEAUVAIS une dizaine de fois, et notamment le 12 février 1635 pour le « rétablissement » de la Compagnie :«... ce faict et accordé et accepté en I'Hostel de mondit Seiqneur le Cardinal à Paris, rue Saint-Honoré... ». De BEAUFORT a donc dû décéder entre 1626 et 1635. 4- LE COMMANDEUR PHILIPPE LONVILLIERS de POINCY

C'est un des personnages les plus remarquables dans I'histoire des Antilles françaises. Robert PICHETTE, lui-même « Chevalier d'Obédience » de I'Ordre de Malte, nous a familiarisés avec ce Chevalier, qui deviendra « Bailly » de I'Ordre par la suite.

Situons d'abord « Poincy ». C'est une bourgade à la sortie est de Meaux en Brie, non loin de Trilport et Monceaux. Ce voisinage avec Ie Château de Marie de MEDICIS a certainement son importance. D'autre part, le Commandeur dirigeait deux Commanderies de I'Ordre : OISEMONT et COULOURS.

Nous pouvons situer Oisemont dans le Vimeu, tout près de ...Biencourt. Quant à Coulours, près de Sens (Yonne), il est essentiel de préciser que le Seigneur local était Michel LE BEL, « Lieutenant de Henry son frère en la Connétablie de France », puis « Receveur des tailles de I'Election de Paris ». Nous retrouvons ainsi la famille de Guillaume LE BEL, Seigneur de Bussy en 1597, époux de Catherine BLACKWOOD (BLACVOD), dont la fille, Honorée LE BEL, sera fille d'honneur de la Reine Anne d'Autriche. Encore le hasard ?

Rappelons-nous que les « gens » de la Maison de la Reine se retrouvent fort nombreux, circa 1650, autour de Bassevelle/La Verdure, et que Guillaume LE BEL, probable prête-nom de Nicolas FOUQUET était aussi subrogé-tuteur des enfants mineurs de Charles de MENOU d'AULNAY. Le monde est décidément petit.

L'Histoire de I'Acadie nous apprend que LONVILLIERS de POINCY devait succéder à Isaac de RAZILLY en 1636, mais que d'AULNAY s'arrangea, aux dépens de la Compagnie des Cent-Associés, pour prendre le Gouvernement de la Colonie. POINCY, comme RAZILLY, étant Commandeur de Malte, ne pouvait ignorer les deux Commanderies de La Ferté-Gaucher : Coutran et Chevru, toutes deux de « Servants d'Armes »(*), avec leur entourage de Magisters et de chirurgiens.

II avait fait preuve de sa valeur comme Chef d'Escadre, et le Roi, comme RICHELIEU, I'avaient en haute estime. En Acadie, on le verra agir contre LA TOUR en 1645 avec d'AULNAY. II appartenait d'autre part à la Compagnie RAZILLY-COUDONNIER.

Devenu Gouverneur de I'lle de Saint-Christophe, critiqué et désavoué par le Roi (le jeune LOUIS XIV), il résistera à ses Commandements, essayera de faire de I'lle une deuxième Malte, et finira par en devenir propriétaire. Le Roi acceptera un compromis, chose assez rare pour être remarqué. Le Bailly de SOUVRé servira d'intermédiaire, en tant qu'Ambassadeur de I'Ordre à la Cour.

Et jusqu'en 1657, un certain MONTMAGNY, lui-même Chevalier de Malte, fut désigné par I'Ordre - devenu propriétaire de I'lle - pour lui succéder. (HUAULT de MONTMAGNY, de la Nouvelle-France).

Il est temps maintenant d’aborder à LiIle Sainte-Croix.

II est temps maintenant d'aborder a I'lle Sainte-Croix.

5- L'ILE SAINTE-CROIX - LE COMMANDEUR DU BOIS Jean-Baptiste DU TERTRE écrit (page 452): «.., I'année 1658, il (POINCY) y(Ile Ste-Croix) envoya un jeune Gentilhomme appelé DU BOIS dont I'esprit, le courage et I'affabilité remirent toutes choses dans leur premier estat. Je ne sçay pas le secours qu'il receut de M. de POINCY, pour relever cette Colonie presque ruinée ; mais il est certain qu'elle changea de face et de réputation, si-tost qu'il en eut pris le Gouvernement. II transporta les habitans du lieu ou ils estoient, en un autre quartier plus commode et plus sain, les traita avec tant de douceur et les gouverna avec tant de prudence, que Messieurs les Chevaliers de Malte le considérant comme le Restaurateur de cette Colonie, après la mort de M. de POINCY, lui confirmèrent le Gouvernement qu'il luy avoit donné ».

Suite à ces succès d'Anthoine DU BOIS, I'lle Sainte-Croix, comme celle de Saint-Christophe, fut concédée par LOUIS XIV à I'Ordre de Malte, afin « qu'il eust son Siège, non seulement en I'Isle de Malte, mais aussi en d'autres et plusieurs endroits, afin que ce fussent autant de stations, forteresses et remparts pour la Chrestienté, et d'aziles aux Fidels ». (Mars 1653) (*) Un prêtre également du nom de DU BOIS (avec un LE CLERC) était rattaché à I'lle, sans que nous sachions s'il était apparenté au Chevalier DU BOIS.

Ce que nous savions déjà, grâce à I'Histoire de la Commanderie de Coutran/La Ferté-Gaucher, c'est que le Chevalier Anthoine DU BOIS était Gouverneur de I'lle Sainte-Croix, et qu'il devint, de 1678 à 1710, Commandeur de la Commanderie des Frères-Servants de Coutran. II quitta donc son poste de Gouverneur avant cette année 1678.

Une piste fort captivante commençait à se dessiner. Serait-elle jalonnée d'autres découvertes ?

6- QUELQUES NOMS DEJA CONNUS - ET UN AMIRAL

La lecture de cette Histoire Générale des Antilles devenait passionnante. J.B. DU TERTRE avait vraiment vécu beaucoup d'événements et s'était fortement documenté (courriers, actes notariés, Lettres-Patentes, Concessions Royales, etc ...).

Et nous voici confronté à des noms déjà vus... Un Capitaine PITRE, sous la forme :«PITRE cotté», ce que nous sommes incapables de traduire, un d'AUGERON, un DU VAL, un DE LA HAYE (Bassevelle), un DESMIERS, patronymes que I'on peut raccrocher à MENOU à travers un faisceau d'alliances compliquées.

Mais il y avait encore mieux ! Voici qu'en pages 303, 411 et 413, nous nous trouvons en présence tout d'abord d'un « Capitaine COURPON » envoyé par de POINCY au secours de DU PARQUET, puis d'un certain « Savinien de COURPON, Escuyer, Sieur de LA TOUR, Lieutenant Colonel en ladite Isle » de Saint-Martin (mars 1648).

Vous avez bien lu... Le fameux « Amiral », futur epoux de Barbe BAJOLET (mariage à La Rochelle en octobre 1654), était aux Antilles quelques années auparavant. II est bien précisé «Sieur de LA TOUR» par DU TERTRE, et en compagnie d'ailleurs du Sieur Bernard de LA FOND, Escuyer, Sieur de I'ESPERANCE (il est question d'un accord avec les Hollandais). (") Nous retrouverons les DU BOIS de La Ferté en archives du Maine-et-Loire (Chantocé et Faveraie) avec une alliance GUESDON susceptible de le rapprocher des LA TOUR.

Le Père d'ENTREMONT (Cap-Sable, tome 3, page 1049) nous apprend que Savinien de COURPON était veuf de « damoiselle Olive de LAUBARé, noble veuve ». Ce « LAUBARé » est à rapprocher du patronyme bien connu à Bassevelle, « LENHARé », qui a pu être mal lu, mais ceci est une autre histoire... (*)

DU TERTRE raconte ensuite une (trés) sombre affaire datée de 1655 entre « M. de LA TOUR et sa femme. Cette Damoiselle assez connue dans les Isles sous le nom de la Baronne de SAVIGNY ; autrement de LAUNOY, qui avoit epousé le S. de LA TOUR dez auparavant qu'il fut Gouverneur de Saint-Martin... >>. Voir revue des AMITIES ACADIENNES N° 68, pages 16 à 22 (sur Barbe BAJOLLET).

II ne précise pas s'il s'agit du même Sieur de LA TOUR que Savinien de COURPON. Dommage, car cette affaire se termine par I'exécution de la Damoiselle, qui avait cherché à tuer son époux, quelque peu volage... Mais ce nom de « de LAUNOY » nous laisse encore rêveur : on le voit des dizaines de fois sur les registres de Bassevelle à la même époque. 7- MASSACRE A L'ILE DE MARIE-GALANTE

A peine avions-nous terminé notre rencontre avec Savinien de COURPON, qu'en page 417 de l'ouvrage de DU TERTRE, nous tombions sur un autre patronyme... bien connu. Et c'est ainsi que M. HOUEL, Administrateur de la Compagnie, donne ordre à son frère, le Chevalier HOUEL, de se « transporter en I'Isle de Mariegalande avec cent hommes que nous avons commandez pour cet effet, lesquels seront embarqués dans les barques et Bâteaux nécessaires... »

Et pour quoi faire la-bas ? L'ordre poursuit :« Passera par les habitations de Maistre François LA VERDURE, LA RAMEE et autres qui ont esté massacrez par les Sauvages, et renvoyera à terre le Sieur de BLAGNY avec vingt fuzeliers, pour voir en quel estat elles sont, faire enterrer les corps... etc... »

Un LA VERDURE aux Isles ! Bien sur, il ne s'agit que d'un homonyme, toutefois qualifié de « Maistre », ce qui semble indiquer un navigateur. Voilà encore du nouveau, et qui pourrait confirmer quelque peu notre raisonnement, exposé in fine dans notre article «Nouvelles glanes, etc... » et destiné à la S.H.A. et au C.E.A. G. DETHAN in « La vie de Gaston d'Orléans », pages 233 et 234, écrit ceci :« Un nommé Anthoine GALOIS, dit La Verdure... avait mission... de faire rechercher des plantes et autres raretés exquises qui se pourront trouver dans I'ile Saint-Christophe ».

Encore un homonyme, tout au moins pour le surnom. Les LA VERDURE ne manquent pas ! Mais nous ne pouvons nous empêcher de songer à ce Germain DOUCET introuvable pour le moment, et lié aux Hospitaliers de Malte. II est, lui, « de LA VERDURE », ou « Sieur de LA VERDURE »: précision ;à retenir.

Réflechissons encore à son sujet. II est militaire, si I'on se réfère à I'acte de 1654 au Port-Royal. 8- LE SIEUR DE LA VERDURE, COMMANDANT d'ARMES

II faut bien avouer que, malgré certains indices, nous n'avons pas encore situé le lieu de naissance de Germain DOUCET. Par contre, son appellation de « Sieur de LA VERDURE » se rapporte, sans conteste, é ce hameau de Bassevelle, où nous allons de découvertes en découvertes, avec toujours un petit « quelque chose acadien ».

Rien ne dit que DOUCET est né à La Verdure, qu'il a fort bien pu acheter des décennies après sa naissance : c'est le cas de beaucoup de « gens » de RICHELIEU, y compris René LE COCQ pour Salnove. Et nous ne désespérons pas de le dénicher un jour du côté de Meaux ou de La Ferté-sous-Jouarre, voire du côté des bords de la Loire, mais n'anticipons pas. (*) Les LENHARé de Bassevelle-La Verdure étaient alliés des du BELLAY de Sallenove, et donc de René LE COCQ. On les retrouve aussi dans une famille d'AULNAY - LE CAMUS, avec un « René-Charles d'AULNAY», dont les prénoms laissent rêveur...

Reprenons ce que nous en disent les documents ; Commençons par le testament de Charles d'AULNAY, rédigé en 1649. S'il le dit « de la paroisse de Couperans-en-Brie» (ce qui se traduit par Coutran-s/La Ferté-Gaucher), il ne donne guère d'indication supplémentaire. II parle de « sa femme » sans jamais citer son nom, ni son prénom : nous en avions conclu que c'était pour ne pas les gêner, cette épouse devant, si notre raisonnement était bon, être née « GRANDJEHAN » et non « BOURGEOIS ». (*). Voir notre « Suite N° 5», pages 157 et 158 et annexe N° 8. Charles d'AULNAY, généreux malgré les énormes dettes qu'il a contractées (ce qui préte à sourire même ses partisans convaincus), fait écrire en parlant de DOUCET :« On lui donnera, je ne lui donne que 200 livres, mais le secours que je rends à ses neveux et nièces et à tous ceux qui lui touchent va bien à100 livres. Enfin on ne prend garde de si près. II mérite bien 100 écus par an d'appointement et sa nourriture et celle de sa femme ».

Conclusion N° 1: Madame Germain DOUCET est encore vivante en 1649. Le sera-t-elle en 1654 ? Conclusion N° 2: Le ménage DOUCET avait-il vraiment des enfants ? Sur ce terrain, nous rejoignons notre cousin de Poitiers, Maurice CAILLEBEAU, qui pensait que DOUCET et Madame élevaient comme leurs propres enfants... leurs neveux et nièces.

S'agit-il de jeunes gens du nom de DOUCET, d'enfants de Jacques BOURGEOIS ? Dans le premier cas, un frère s'impose (ou une soeur fille-mère peu probable) qu'il s'agit de retrouver. Nous ne croyons guère à la deuxième hypothèse, Jacques BOURGEOIS et Jeanne TRAHAN étaient très à I'aise.

Ces deux « enfants »: Pierre et Marguerite-Louise, que I'on fait naître en 1621 et 1634, et dont pour I'aîné on ne connaît pas non plus la première épouse, étaient-ils de la même mère? Ces treize années d'écart y font obligatoirement penser. Et pourquoi donc ne trouve-t-on pas quelque part les coordonnées de Madame Pierre DOUCET N° 1 ? Une aura de mystère entoure décidément cette famille.

Arrive la capitulation de 1654. Nous en possédons la copie. Contrairement à une tradition qui a la vie dure, aucun BOURGEOIS ne I'a signée, surtout pas le frère-fantôme, Robert BOURGEOIS, inventé par RAMEAU de SAINT-PERE. II est dit ceci :« Et pour plus grande assurance du contenu des articles cy dessus, ledit Sieur de la Verdure laisse pour otage M. Jacques Bourgeois, son beau-frère et lieutenant de la Place, porteur de sa procuration pour le présent traitté et le Sieur Emmanuel le Borgne, le fils, jusques à I'accomplissement du présent accord, ce qui a esté commencé dans la première séance qui fust le jour d'hyer et conclu ce jour d'huy, 16 Aoust, 1654, Stile de France ». Ainsi signé : Robert SEDGEWICK, Robert SALEM, Max HARRISON, Robert MARTIN, Richard MORS. Les trois seuls signataires français sont : Emmanuel LE BORGNE, Guillaume TROUEN (TRAHAN) et Léonard de CHARTRES «Pour I'interest de la Mission»

Les historiens nous apprennent que LA VERDURE rentra en France. Seul ? Avec son épouse ? Rien ne le dit. Nous savons par contre que «ses enfants» sont restés sur place. Est-ce bien I'attitude normale de parents directs ? Nous ne le pensons pas, et ceci nous conforte dans I'idée que ces DOUCET pouvaient être des neveux (en fait un neveu et une nièce).

Restait à déterminer où le Commandant d'Armes de Port-Royal pouvait se rendre en France. Notre idée est toute simple : il ne devait être tenté que de rejoindre son lieu de départ, à savoir la Commanderie de Malte de La Ferté-Gaucher, Coutran. Servant d'Armes de I'Ordre d'une façon ou d'une autre, if se devait de se mettre à nouveau à la disposition des Chevaliers.

(*) Jean-Marie GERME, dans un article récent de I'Association « AMITIES GENEALOGIQUES CANADIENNES FRANCAISES », pense qu'il s'agit de « Couperoue » devenu Coupru, qui jouissait du même statut que Bassevelle au plan administratif de I'époque. Les deux villages sont près I'un de I'autre

Précisement, le Chevalier nommé Anthoine DU BOIS « de La Ferté » devait s'y trouver en attente d'un départ vers les Antilles, où I'Ordre de Malte avait conquis droit de propriété avec le plein accord du Roi de France LOUIS XIV. POINCY envoyait Ià-bas « ses meilleurs amis ». Notre LA VERDURE, forcément porté vers I'aventure américaine qu'il avait déjà vécue aux premières loges en Acadie, ne pouvait-il être tenté à nouveau de traverser I'Atlantique ? Ne le devait-il pas aux Chevaliers ? Nous avons tendance à le croire, car il avait dû avoir l'occasion de connaître le Commandeur de POINCY, comme Isaac de RAZILLY et son frère Claude, et encore plus le Chevalier DU BOIS de LA FERTé.

Si I'idée de ce second voyage outre-Atlantique était séduisante par sa logique, elle se devait par contre d'être appuyée par une preuve quelconque, et il faut avouer que nous étions fort sceptique sur cette preuve obligatoire.

9- AU CONSEIL SOUVERAIN DE LA MARTINIQUE (1660) Et voici que le destin nous fait, une fois de plus, un clin d'oeil ... juste un clin d'oeil. Lisez ceci (Page 565 de l'ouvrage de DU TERTRE) :

«EXTRAITS DES REGISTRES DU GREFFE DU CONSEIL SOUVERAIN DE CETTE ISLE MARTINIQUE»

« Du Mercredy vingt-quatrième jour de Mars 1660, le Conseil Souverain de cette Isle de la Martinique assemblé extraordinairement, où a présidé Monseigneur le Général VAUDEROQUE, y estant M. de FRANCILLON Capitaine d'une Compagnie, M. de LOUBIERES aussi Capitaine d'une Compagnie en cette Isle, Messieurs de VERT-PRAY et DU BOIS aussi Capitaines, M. de LA VIGNE, Messieurs DES JARDINS et de LA VERDURE Lieutenant, de LA JEUNESSE, de BOUILLON et SAINT-AUBIN Enseignes »

(II s'agit d'un projet d'accord franco-anglais sur les Iles, amorcé antérieurement par le Commandeur de POINCY)

Retrouver ensemble le nomme DU BOIS (qui deviendra Commandeur de Coutran/La Ferté-Gaucher en 1678) et un Lieutenant De LA VERDURE est assez surprenant! Une hirondelle ne fait pas le printemps, et un livre - même rédigé par un Révérend-Père de I'Ordre des Frères-Prêcheurs - ne fait pas I'Histoire. Certes ...

Ce récit où I'on retrouve néanmoins deux « LA VERDURE » avec I'Amiral Savinien de COURPON est tout de méme troublant. Nous ajouterons la présence, à la Ferté-Gaucher, de la famille de LA MARCK : Charlotte de LA MARCK était I'héritière des Ducs de BOUILLON de Sedan. La réunion, en un même lieu des DU BOIS de La Ferté, de LA VERDURE et de LA MARCK est-elle seulement fortuite ?

On peut certes se poser la question. There is a handwritten note pointing to «Ducs de BOUILLON de Sedan” in the next to last paragraph which reads “Maison de LORRAINE.



6. Retour Sur Germain Doucet

- RETOUR SUR GERMAIN DOUCET Une récente hypothèse permettra peut-être de localiser enfin l'origine de Germain DOUCET (*) en lisant «Couperoue» (devenu Coupru, près de Bassevelle) le «Couperans» du testament de Charles de MENOU. Ce terme « origine » est d'ailleurs mal approprié: ce lieu-dit aurait été une résidence du pionnier au moment où Charles de MENOU faisait rédiger son testament, tout comme le hameau de La Verdure, à Bassevelle. I - LE PATRONYME DOUCET - VARIANTE - DIVERSES RENCONTRES

Nous nous proposons de recenser les diverses rencontres que nous avons pu effectuer jusqu'ici, avec la variante « DOULCET » fort probablement de même origine. Nous gardons à l'esprit (ce qui a toujours guidé nos recherches) qu'un personnage, devenu Commandant d'Armes au Port-Royal, sous la coupe immédiate de Charles de MENOU, devait avoir obligatoirement une attache avec I'entourage royal à la Cour de France.

Or, la Cour, sous les Rois CHARLES VIII, LOUIS XII et FRANÇOIS 1er, résidait surtout sur les bords de la Loire plutiôt qu'à Paris. Ce fut encore le cas sous HENRI II et ses successeurs, mais dans une mesure moindre. II est donc fort possible de trouver, en Anjou et Touraine, des DOUCET ou DOULCET aux 16è et 17é siècles, qui pourraient se raccorder au pionnier (Voir troisième partie).

Mais Germain DOUCET, devenu « Sieur de La Verdure ", a forcément résidé en Brie champenoise, et nous restons persuadé que sa résidence, avant le départ pour I'Acadie, était située dans ce hameau de Bassevelle, où d'ailleurs on trouve encore le patronyme au cimetière local (et à I'école).

Rappelons que Bassevelle était « en censive » d'Henriette de LORRAINE, Abbesse de Notre-Dame de Soissons, soeur de Charles II de LORRAINE, Duc d'Elbeuf (époux de Catherine-Henriette de France, fille bâtarde d'HENRI IV et de Gabrielle d'ESTRéES) et belle-soeur de Louis GOUFFIER, Duc de Roannez (époux de Claude-Eléonore de LORRAINE, décédé au château d'Oiron en 1654).

Bassevelle, comme Couperoue, dépendait à I'époque de la Prévosté de Paris : une situation tout à fait particulière sur Ie plan administratif, qui sûrement avait son importance. Ainsi se trouve renforcée notre hypothèse de lien obligatoire avec la Cour.

Nous avons, de plusieurs sources, relevé les personnages suivants - Père ANSELME de Sainte-Marie (Histoire de la Maison de France)

Claire-Louise-Thérèse DOUCET, fille d'Etienne DOUCET, avocat général des Requêtes de I'Hôtel, et de Louise FAUTEREAU (Epouse de Jean-François de CONFLANS, Seigneur de Fouilleuse, près de Clermont de I'Oise, décédéé en 1693), avec alliance RAVENEL, de BER GH et de RENTY). (**)

Nicolas DOUCET, seigneur de Touillemont, troisième époux de Marguerite de CONFLANS, veuve de François de RIGOND et de Jean-Louis de CLERMONT. (**) Jean DOUCET, seigneur de Toulemor, époux de Claude-Marie de MARLE (fille de Claude II de MARLE, vicomte d'Arcy-le-Ponsard et de Coucy-sur-Epte, et de Catherine VASSAN, fille elle-même de Zacharie de VASSAN, seigneur de Puiseux, vicomte d'Obilly et de Marguerite FARET). (There is a handwritten line drawn in from « Touillemont » to “Toulemor” with an “=” sign) (*) Par Jean-Marie GERME, dans le bulletin N° 6 des AMITIES GENEALOGIQUES CANADIENNES FRANCAISES » (**) Possibilité de lliens avec Anthoine de CONFLANS, commandant de « La Dauphine » de VERRAZANO, à rechercher.

Dictionnaire de la Noblesse (LA CHESNAYE-DES BOIS) Martin DOUCET Sieur de Saint-Gobert (Vervins, Aisne), époux d'Antoinette de HAUCOURT. Ce couple vivait en 1550, et était quatrièmes aïeux de Marie-Louise DOUCET, née en 1676 et de Marguerite DOUCET, née en 1678, « reçues à Saint-Cyr en août 1686 », et donc connues et appréciées de Madame de MAINTENON. (*) - Recherches de Michel TURQUOIS

. Nicolas DOULCET, Procureur au Chatelet,

Germain DOULCET, Procureur au Chatelet, époux (1616) de Claude de PARIS, avec un témoin également Procureur et « cousin de I'épouse, Me Charles BOURGEOIS ». Nos propres recherches (« Suite N° 5 », page 108)

. Nicolas DOUCET, seigneur de La Corne, époux de Marguerite DU BOIS (avec plusieurs DU BOIS, Capitaines du château de Mâcon).

. Benoîte DOUCET, épouse de Jean THIBAUT, écuyer, seigneur de Saint-Trivier (Bourg-en-Bresse).

De tous ces personnages, nous n'avons pu jusqu'ici trouver de piste intéressante, sauf peut-être pour le « Germain DOULCET » de Michel TURQUOIS, dont nous n'avons pas les références précises (il s'agit d'un contrat du Minutier Central des Archives Nationales, mais chez quel notaire ?).

On peut aussi noter les alliances de BERGH, de RAVENEL et de RENTY d'Etienne DOUCET (Tome VI-151 C du Père ANSELME). Un Robert de RAVENEL de Sablonnières fut le parrain de Robert de SALLENOVE, le beau-père de René LE COCQ à Bassevelle. Les de BERGH nous rapprochent des Ducs de BOUILLON et de LA MARCK (Frédéric-Maurice de LA TOUR, Duc de BOUILLON, époux d'Eléonore-Catherine de BERGH). Indirectement, ces de BERGH étaient aussi alliés des de LANNOY et DU PLESSIS-LIANCOURT, donc d'Antoinette de PONS, et surtout de la famille de LORRAINE. Les de RENTY étaient alliés des de THOU, mais aussi des de LONGUEJOUE, donc des de HARLAY. Voir E-80 des archives du Loir-et-Cher (3ème partie). Cet Etienne DOUCET pourrait donc être lié à Germain DOUCET, mais de quelle façon ?

2 - UNE CERTAINE PERRETTE DOUCET

En notre brochure « Suite N° 1 », page 82, nous citions un passage de l'ouvrage du Père ANSELME, avec Perrette DOUCET, épouse de Jean COTTEREAU. Et leur fille, Perrette COTTEREAU, épousa à son tour un personnage bien connu, Guillaume PHELYPEAUX, seigneur de Villesavin. (**)

Nous nous retrouvons de ce côté avec le Secrétaire des Commandements de Marie de MEDICIS, exilée à Blois, Jean PHELYPEAUX de Villesavin, Comte de Buzançois, et époux d'Isabelle BLONDEAU. C'est de ce couple que naquit Anne PHELYPEAUX, qui se maria en 1627 avec ... Léon LE BOUTHILLIER de Chavigny, le commensal de RICHELIEU. (***)

Nous arrivons de ce côté à une piste digne d'intérêt ; il convient d'y ajouter un certain nombre de liens, remontant parfois au 16è siècle, pour en tracer d'autres contours.

(*) A ce Martin DOUCET se rattache fort probablement le « Philippe de SAINT-GOBERT » retrouvé par nous chez le notaire Pierre de BEAUFORT (avril 1636) avec Nicolas HABERT de Montmort.

(**) Une erreur de date nous est imputable pour le mariage entre Guillaume PHELYPEAUX et Perrette COTTEREAU. Le "« 1627 » de « Suite N° 1 » est à lire circa 1500, Le Père ANSELME écrit « avant 1500 *. (***) Voir le Tome réservé aux Chanceliers de France (IX**) du Père ANSELME, page 441, avec alliances DU VAL, ALLARD et VIART.

3- LA FAMILLE COTTEREAU - ALLIANCES REMARQUABLES Sous les Rois LOUIS XII et FRANÇOIS 1er, la famille COTTEREAU était au premier plan. Jean COTTEREAU, chevalier et seigneur de Maintenon, fut Trésorier et Surintendant des Finances de France. II avait épousé Marie TURIN (parfois Bonne THURIN), dont la famille était alliée des de BEAUNE et des de PIERREVIVE (donc aussi des GONDI).

Tout un faisceau d'alliances entourait le couple, comprenant les ROBERTET, CLAUSSE, BRIÇONNET, BERTHELOT et ... BURGENSIS (BOURGEOIS). Voir notre article du N° 90 de la revue des AMITIES ACADIENNES.

Leur fille et héritière, Isabeau COTTEREAU, épousa en 1526 Jacques d'ANGENNES, seigneur de Rambouillet, La Villeneuve, Maintenon, Meslay, Angerville, Poigny, etc..., un des fils de Charles d'ANGENNES, Sgr de Rambouillet et de Marguerite de COESMES. (Père ANSELME, Tome II-425C). Le parcours généalogique partant de Perrette DOUCET se complique, mais prend de plus en plus d'intérêt : avec ces de COESMES (de COëMES), nous sommes de plain-pied à la Cour de France !

Une première alliance est à signaler : Suzanne de COESMES, fille de Nicolas de COESMES, seigneur de Lucé, se maria avec Louis de ROUVILLE, le Grand-Veneur de France, ce qui induit des liens avec :

. Diane LE VENEUR, la fille du Chambellan de la Reine d'Angleterre (Henriette de France, soeur de LOUIS XIII et de Chrestienne de France, Duchesse de SAVOYE), le célèbre Tanneguy LE VENEUR, Comte de Tillières,

. Antoinette PINART, fille de Claude PINART, vicomte de Comblizy et de Françoise de LA MARCK, cette dernière rejoignant le Duc de BOUILLON et ... La Ferté-Gaucher,

.Les BOCHART de Champigny, car Jacques de ROUVILLE, seigneur de Meux (Compiègne), épousa Denise BOCHART la fille de Jean BOCHART de Champigny et d'Isabelle ALLEGRAIN, d'où autre alliance avec les DU BOSC, de BELLOY, d'ANGLURE du Bellay de Savigny.

Deuxième alliance de premier plan : Louis de COESMES, seigneur de Lucé, était I'époux de Jeanne de PISSELEU, une des filles d'Adrien de PISSELEU, seigneur de Heilly, et de Charlotte d'AILLY, et donc une nièce d'Anne de PISSELEU, la maîtresse de FRANÇOIS 1er . De ce côté, nous allons trouver :

. Les CHABOT de Jarnac (Louise de PISSELEU, épouse de Guy CHABOT en 1540),

. La famille SANGUIN avec ses liens LE GENDRE et BOURGEOIS (Guillaume de PISSELEU, père d'Anne, époux en deuxièmes noces de Anne SANGUIN, fille d'Antoine, seigneur de Meudon, et de Marie SIMON),

. Les de BRETAGNE d'Avaugour issus d'un bâtard du Duc François II de BRETAGNE, François d'AVAUGOUR, un demi-frère d'Anne de BRETAGNE, deux fois Reine de France (Charlotte de PISSELEU, demi-soeur d'Anne de PISSELEU, épouse de François III de BRETAGNE d'Avaugour, comte de Vertus en Champagne). (*) Troisième alliance de choix ; Anne de MONTAFFIÉ, comtesse de Soissons, épouse de Charles de BOURBON, vice-roi de la Nouvelle-France. Elle était en effet la fille de Louis MONTAFFIé et de Jeanne de COESMES, fille elle-même de Louis de COESMES et d'Anne de PISSELEU. (Voir « Suite N° 6 », page 5).

(") Les de BRETAGNE d'Avaugour avaient des attaches avec le notaire parisien Pierre de BEAUFORT, souvent citées par nous. Ce notaire, parent de Nicole de BEAUFORT, marraine de Jacob BOURGEOIS, fut le rédacteur du contrat de mariage de Charles de LA TOUR avec Françoise-Marie JACQUELIN.

Avec la Comtesse de Soissons, nous retrouvons ses filles : Louise de BOURBON, épouse d'Henry d'ORLÉANS, Duc de Longueville, et Marie de BOURBON, épouse de François-Thomas de SAVOYE, Prince de Carignan. Elle était alliée des de RAZILLY (par les de BEAUVOLLIER), et sa soeur, Urbaine de MONTAFFIé, épousa Louis de LA CHASTRE, le baron de Maisonfort, Maréchal de France et Gouverneur du Berry. (*)

Revenons sur I'alliance des de RENTY avec les de LONGUEJOUE, déjà intéressante en soi, car elle n'est pas la seule. Leonard de RENTY, Sgr de Montigny (archives du Loir-et-Cher), recevait hommage de Michelle GAILLARD, veuve de Florimond ROBERTET. Nous retrouvons de ce côté I'hommage de Louis BURGENSIS à ce même ROBERTET, mentionné dans notre article du N° 90 de la revue des AMITIES ACADIENNES (page 7).

Les d'ESCOUBLEAU (François et son épouse, Elisabeth BABOU) rendaient hommage à la vicomtesse de MONTBOISSIER, marquise d'Alluye, Gabrielle de MONTAUDION, veuve de Pierre de RENTY.

Et nous allons aborder une autre alliance des COTTEREAU, plus remarquable encore. Perrine GAULTIER était I'épouse de Claude de LAUNAY-RAZILLY (ce qui rejoint les d'ARGOUGES, BOYLEAU, QUENTIN et FLEURIAU des Cent-Associés, avec les ROBIN et Nicolas DENYS allié des LE GENDRE de Tours). Mais il est important de savoir que la soeur aînée de Perrine GAULTIER, Jacqueline GAULTIER, était mariée à César COTTEREAU.

Tout récemment, Jean-Marie GERME a publié un acte de mariage de Tours, où I'on voit les TERRIAU se joindre aux FERREGEAU, RUAU et COTTEREAU (COTHEREAU), et dame Perrine GAULTIER, veuve de Claude de LAUNAY-RAZILLY. Cette belle trouvaille a I'avantage de situer l'origine des TERRIAU à Tours, et de confirmer des liens essentiels.

Nous verrons en troisième partie de cette « Suite N° 7 » que d'autres DOUCET (ou DOULCET) de la région de Blois viendront rejoindre « notre » Perrette DOUCET, épouse de Jean COTTEREAU. Bien qu'il n y ait pas de "Germain" dans cette filière. elle se révèle troublante. (Voir p. 75, jointe)

Les preuves sont encore à trouver, mais nous n'avons certes pas I'exclusivité de la recherche sur ces bords de la Loire, où la Cour de France, avec ses financiers, a si longtemps résidé.

Nous passons donc le relais à qui veut le saisir, avec I'espoir de nouvelles découvertes.

N.B : La page 293 du livre de Bernard QUILLIET « LOUIS XII »(Fayard, 1986) cite un certain François DOULCET. Ce personnage fut Maître de /a Chambre aux Deniers et Commis au paiement de I'Extraordinaire des guerres, deux charges relevant directement du Roi. Sans doute accusé, comme bien d'autres, de prévarications, ses biens lui furent confisqués.

Nul doute que ce François DOULCET eut l'occasion de connaître le « bloc de financiers » du Roi, ces CLAUSSE, de BEAUNE, BOHIER, BERTHELOT et autres BRIÇONNET, certains de ceux-ci étant cités dans les « Preuves de Noblesse des LE GENDRE » avec un « Jacques BOURGEOIS » et sa fille Marguerite.

Nous ne pouvions pas I'oublier dans notre étude ... (') Les de LA CHASTRE, d'ALLEGRAIN, SANGUIN et de RENTY étaient alliés des de THOU, et donc de dame Anne BOURGEOIS. Voir « Suite N° 6 », pages 68 à 70 et revue N° 85, page 10 des AMITIES ACADIENNES.

Quant à I'épouse inconnue de Germain DOUCET, Jacques NERROU (Secrétaire Général de «RACINES et RAMEAUX FRANÇAIS d'ACADIE ») pense, comme semble-t-il Archange GODBOUT, qu'elle aurait pu être une des filles de Guillaume TRAHAN, du prénom de Marie.

Ainsi, Jacob BOURGEOIS aurait été le beau-frère par alliance, de Germain DOUCET. Cette hypothèse est séduisante et mériterait elle aussi une preuve, sans doute difficile à trouver (*).

Ajoutons pour finir que des COTTEREAU sont présents en Acadie : simple indice pour le moment.... (*) Stephen WHITE, en son Dictionnaire, page 527, écrit qu'il « n'est pas possible que la mère des enfants de Germain DOUCET soit une soeur de la femme de Jacques BOURGEOIS..., étant donné que les beaux-parents de ce dernier ne se sont mariés qu'en 1627. II existe néanmoins la possibilité que Germain DOUCET se soit marié en deuxièmes noces à une fille de Guillaume TRAHAN... »

Pour ce qui concerne Germain II DOUCET, il précise : «La dispense du troisième degré de consanguinité accordée lors du mariage de Germain DOUCET, petit-fils de Germain (II) DOUCET et de Marie LANDRY, avec Françoise COMEAU, petite-fille de Pierre DOUCET et d'Henriette PELLETRET, confirme que I'’époux de Marie LANDRY était le frère de Pierre DOUCET ».

II contredit ainsi les pages 505 et 506 du Tome 2 de Bona ARSENAULT « Histoire et généalogie des Acadiens *, LEMéAC 1978.


Extrait de Suite No 7

Celui-ci était, selon les historiens, époux de Mathurine PICARD, mais à cette époque, les mariages successifs étaient nombreux et suivaient de peu les veuvages. En ETA, page 21, nous avions cité un «Pierre FERRAND » qualifié de Trésorier provincial de I'Extraordinaire des guerres, retrouvé sur un acte de 1633 de Michel de BEAUVAIS, avec Louis de HARLAY et Jeanne de HARLAY. Simple coïncidence’ ?

Autre curiosité : Guillaume DESJARDINS était lui aussi « Contrôleur provincial des guerres », ce qui laisse entendre des liens de fonction.

E-711 (1644) Gabriel FERRAND y est dit « Procureur au Siège présidial de Blois ». Fut-il parent de Pierre « FERRANT * ci-dessus ?

E-745 (1527-1770) Ville de Blois. Vente par Pierre MAURAY dit VIERRON, marchand à Blois, Lucas MAURAY son frère et Marguerite MAURAY femme de Jean CLOUTIER, leur soeur, à Perrette COTTEREAU veuve de Guillaume PHELIPPEAUX, en son vivant marchand à Blois, et à Raymond PHELIPPEAUX, grenetier du grenier à sel, son fils, de 40 sous tournois de rente (1525).

Benoît PHELIPPEAUX, grenetier du grenier à sel, Raymond PHELIPPEAUX, Conseiller de Roy et Trésorier de ses épargnes.

Revoir ci-dessus E-68 et E-422. Par diverses sources, nous savons que Guillaume PHELYPEAUX (PHELIPPEAUX) était devenu «Seigneur de Ville-Sablon» en 1469 et que son épouse Perrette COTTEREAU, était la fille de Jean COTTEREAU et de Perrette DOUCET. Raymond PHELYPEAUX, leurs fils, «Seigneur de la Vrillière»épousa (1521) Robine de LUTZ ; il fut suivi d’une fille, Marie, épouse de Jacques ALLARD, Sgr de Villiers près de Blois.

De ce couple, Raymond de PHELYPEAUX - Robine de LUTZ vint Louis PHELYPEAUX Sgr de La Vrillière, Conseiller au Présidial de Blois et marié en 1557 à Radegonde GARRAUD (ETA, page 99), parents de Jean PHELYPEAUX de Villesavin, Comte de Buzançois et époux de dame Isabelle BLONDEAU. Viendra de ce couple Anne PHELYPEAUX, qui épousa en 1627 Léon LE BOUTHILLIER de Chavigny affidé de RICHELIEU.

On constate une fois encore que les greniers à sels étaient promotionnels. PAGE 75 (POUR INFORMATION) SUITE NO. 7